« À ma Fanchon, au beau jour qui s’apprête, / Faut que mon cœur présente un blanc bouquet ; / Assortissons sur son sein, sur sa tête, / Nouvelles fleurs, innocent affiquet » (Monsieur Nicolas, éd. Pléiade, t. I, p. 702)

La Curne de Sainte-Palaye (Dictionnaire historique de l’ancien langage français, 1875) consacre un long article à affiquet, qu’il présente, se référant au Glossaire du Du Cange, comme un diminutif de affiche, mot qui a signifié colifichet, babiole, jouet d’enfant. Le mot a pris le sens de parure féminine, attesté dans tous les dictionnaires, du Richelet (1732) au Dictionnaire de l’Académie de 1798, en passant par le dictionnaire de Féraud (1787). Richelet indique : « Il ne se dit d’ordinaire qu’au pluriel, et même il n’a souvent cours que dans le style bas, le comique, ou le satirique. Ce sont toutes les petites choses qui servent à parer les femmes et à en relever la beauté. » Cette acception est reprise par tous les autres dictionnaires, qui notent eux aussi que le mot n’est employé qu’au pluriel. Mais au singulier le mot a un autre sens. Le Dictionnaire de Trévoux (1771) le définit ainsi : « petit bois percé […] qui sert à tenir les aiguilles à tricoter » (les femmes le mettent à la ceinture quand elles tricotent). Il a une autre entrée pour affiquets, sans établir de lien entre le mot au singulier et le mot au pluriel. Il semble que le sens « petit bois percé » soit une dérivation plaisante du sens de parure. Le Littré ne le signale qu’en n° 2. Le Manuel lexique de Prévost (1750) ne connaît que ce sens.