Beaucoup de bibliophiles ont recherché et recherchent les œuvres de Rétif, pas toujours pour les textes, souvent aussi pour les gravures des grands « massifs » que sont La Découverte australe, Les Contemporaines, Le Paysan et La Paysane perverti(s).  

Il est difficile d’évaluer leur présence dans la bibliothèque des bibliophiles plus ou moins anonymes, mais les catalogues de quelques grandes bibliothèques permettent de nommer quelques amateurs ou rétiviens plus connus. Le comte Vincent Potocki et son épouse Helena Potocka (ancienne princesse de Ligne) en font partie du vivant même de Rétif, témoignant d’une certaine audience dans l’Europe des Lumières. Plus tard, Rétif figurait en bonne place dans la bibliothèque des Goncourt. Au tournant du XXe siècle, celle du Bordelais Philippe-Louis de Bordes de Fortage rassemblait à peu près toute l’œuvre et de nombreux documents. James Rives Childs lui-même était un grand collectionneur. De temps à autre des ventes aux enchères laissent entrevoir des bibliothèques rassemblant un grand nombre d’œuvres et pressentir des collectionneurs passionnés. Parmi les plus récentes : Restif de La Bretonne & propos amoureux (Paris, Artcurial, 2004) ; Un Enfer privé. Collection Sieglinde et Karl Ludwig Leonhardt (Paris, Pierre Bergé, 2009) ; vente d’une bibliothèque anonyme à Nantes (Ivoire Nantes, 2011) ; etc. Mais l’incontestable meilleur connaisseur de Rétif et de son œuvre, Pierre Testud, président honoraire de la Société Rétif de la Bretonne et collaborateur essentiel du présent site, n’est pas collectionneur…

Jean Michel Andrault  

 

NB : Cette rubrique sera complétée prochainement par des notices sur le comte Vincent Potocki et son épouse Helena Potocka, les Goncourt, Philippe-Louis de Borde de Fortage et d’autres collectionneurs ayant accueilli Rétif…