Contacts

Le château d’Oron, sur la ligne de train Lausanne-Berne, en Suisse, abrite une bibliothèque ouverte aux chercheurs. Les chercheurs souhaitant consulter ou faire reproduire des livres peuvent contacter : 

l’Association pour la Conservation du Château d’Oron.
Case postale 6
CH- 1608 Oron-le-Châtel
chateau.oron@bluewin.ch
Téléphone ++41 21 907 90 51 ou 021 907 90 51
Fax ++41 21 907 90 65 ou 021 907 90 65
Heures d’ouverture du secrétariat :
lundi et mardi 9h à 14h
mercredi, jeudi et vendredi 9h à 18h

La consultation est uniquement possible dans la salle des manuscrits et livres anciens de la Bibliothèque Cantonale et Universitaire (BCU) de Lausanne, à Dorigny, « Unithèque », ouverte le lundi de 13 à 17h et du mardi au vendredi de 10h à 17h.

Ouvrages de Rétif disponibles

Le catalogue est consultable par Internet à l’adresse suivante : http://dbserv1-bcu.unil.ch/oron/oronrech.php ?Arg=Retif

  • La Confidence nécessaire ou Lettres de mylord Austin de Norfolk à mylord Humfrey de Dorset 1769
  • La Femme dans les trois états de fille, d’épouse et de mère. Histoire morale, comique et véritable 1773
  • La Fille naturelle 1776
  • Le Nouvel Abelard ou Lettres de deux amans qui ne se sont jamais vus. 1778
  • Le Paysan perverti ou les Dangers de la ville 1776
  • Le Pied de Fanchette ou l’Orpheline française 1769
  • Le Quadragénaire ou l’Age de renoncer aux passions. -Histoire utile à plus d’un lecteur 1777
  • L’Innocence en danger ou les Evénemens extraordinaires 1779
  • Monsieur Nicolas ou le Coeur himain dévoilé. Mémoires intimes par Retif de la Bretonne 1883
  • Ingénue Sancour ou la Femme séparée. Histoire écrite par elle-même 1789
  • La Famille vertueuse. Lettres supposées trad. de l’anglais par M. de la Bretonne 1767
  • La Femme infidelle par Maribert-Courtenay 1786-1788
  • La Malédiction paternelle. Lettres sincères et véritables de N.**** à ses parens, ses amis et ses maîtresses, avec les réponses. Recueillies et publ. par Thimothée Joly, son exécuteur testamentaire. T. 1-3 1780
  • La Prévention nationale. Action adaptée à la scène, avec deux variantes et les faits qui lui servent de base 1784
  • Les Françaises ou XXXIV exemples choisis dans les moeurs actuelles, propres à diriger les filles, les femmes, les épouses et les mères. Vol. 3 : les épouses. Vol. 4 . les Mères 1786
  • Les Nouveaux mémoires d’un homme de qualité. Par M. le M… de Br… 1774
  • Lettres d’une fille à son père, ou Adèle de Comminges * 1772
  • Lucile ou les Progrès de la vertu. Par un mousquetaire 1769
  • La Fille naturelle 1769
  • Le Ménage parisien ou Déliée et Sotentout 1773
  • Le Palais- Royal 1790
  • Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne 1788-1789
  • Les Provinciales ou Histoire des filles et femmes des provinces de France, dont les aventures sont propres à fournir des sujets dramatiques de tous les genres. Janvier à décembre
  • La Dernière avanture d’un homme de quarante cinq ans. Nouvelle utile à plus d’un lecteur. 1783
  • Les Contemporaines du commun, ou Avantures des belles marchandes, ouvrières etc., de l’âge présent. Recueillies par N.-E. R**-D*-L*-B***. 1782
  • Les Contemporaines ou Avantures des plus jolies femmes de l’âge présent. Recueillies par N.-E. R**-D*- L*-B*** et publ. par Timothée Joly. 1781

Histoire de la Bibliothèque

La bibliothèque a été installée dans l’ancienne salle des chevaliers.

Le site Internet du château d’Oron donne beaucoup de précisions sur l’origine des livres de la remarquable bibliothèque. C’est l’origine des renseignements qui suivent. Une jeune polonaise Hélène Masalska, nièce de l’archevêque de Vilna, a reçu une éducation à la française en 1750 à Paris, à l’Abbaye au Bois. Elle a épousé le fils aîné du prince de Ligne, un des princes les plus considérables d’Europe. Hélène Masalska a appris au cours de ses études à aimer les livres et elle en a acheté de plus en plus. Le prince de Ligne voyageait beaucoup et Hélène l’accompagnait. A Vienne, elle rencontre un prince polonais Vincent Potocky, dont elle tombe éperdument amoureuse. Elle quitte son mari et suit le prince Potocky en Pologne, ils ne peuvent pas se marier, car ils sont mariés chacun de son côté. Ils cherchent à annuler leur mariage. Les malheurs de la guerre font que le prince de Ligne est tué en 1792 dans une bataille, ce qui fait qu’Hélène est alors libre. Vincent Potocky obtient alors l’annulation de son mariage après avoir vaincu toutes les oppositions familiales.

Hélène de Ligne devient alors Hélène Potocka et ils vont mener une existence fastueuse, mais peu à peu le prince s’absente et Hélène se retrouve souvent à Paris, au milieu de ses livres. En 1815, elle meurt et dans l’inventaire de son appartement, on trouve 20 000 romans et 20 000 ouvrages précieux.

Avant sa mort, elle a cherché un rapprochement avec la famille de Ligne et se réconcilie avec cette famille et sa fille Sidonie, qu’elle réussit à faire épouser par François, le fils de son mari Vincent Potocky. Ces enfants héritent de la fortune de leurs parents. Les livres du château portent presque tous l’ex-libris de François Potocky.

Vers 1825, on ne sait pas très bien ce qui s’est passé, mais les Potocky ont dû quitter Paris assez précipitamment. Ils ont rejoint un de leurs châteaux en Pologne, le château de Brody, actuellement en Ukraine, avec toute la bibliothèque.

Vers 1860 – 1880 la famille Potocky met en vente l’une de ses bibliothèques. Et c’est là qu’entre en scène le dernier châtelain d’Oron, M. Gaiffe. M. Gaiffe s’intéressait essentiellement aux livres de chasse et il savait que dans la bibliothèque des Potocky, il y en avait plusieurs. La bibliothèque est mise en vente, et M. Gaiffe se rend à Brody avec le prince de Sagan pour y acheter quelques livres.

Chacun rentre chez lui, M. Gaiffe à Oron et M. Sagan à Paris. Vers 1883, c’est-à-dire, 3 ans après la vente, le chef de gare de la station d’Oron vient frapper à la porte du château et annoncer à M. Gaiffe que ses livres sont là. M. Gaiffe lui dit alors « Merci, veuillez les poser dans le vestibule », le chef de gare répondit alors « Je veux bien, mais il y en a un wagon plein ». Il semble bien que sans s’en rendre compte le prince de Sagan et M. Gaiffe se soient rendus acquéreurs de l’ensemble de la bibliothèque.

A son tour, la famille Gaiffe a aussi eu des difficultés financières et M. Gaiffe s’est mis à vendre les livres précieux : collections originales, etc. On peut estimer qu’il a vendu 10 000 livres précieux.

En 1936, cette bibliothèque n’intéressait personne. Puis au cours des années, suite au classement complet, elle a révélé ses richesses. On y découvre une très grande quantité de romans du XVIIIe siècle, romans uniques pour certains et forts rares pour d’autres. A côté de ces romans on trouve des livres de sciences, des récits de voyages, de médecine, des encyclopédies (par exemple : l’Encyclopédie de Diderot), des dictionnaires, etc.

Cette bibliothèque est entièrement classée par matières et par auteurs. Elle est ouverte aux chercheurs qui se consacrent essentiellement aux romans du XVIIIe siècle.